Privilégier des lieux de vie où les personnes en situation de handicap ne sont pas regroupées et isolées

16 Décembre 2018
Domaine d'action: Biens et services
Critère de discrimination: Handicap

Unia demande que chaque région établisse un plan de désinstitutionalisation répondant aux besoins des personnes handicapées. Ce plan devra formuler des alternatives concrètes et réalistes à la vie en institution.

Désinstitutionnaliser les lieux et les modes de vie des personnes en situation de handicap dans les trois régions

De nombreuses personnes handicapées n'ont d'autre alternative que de vivre au sein d'institutions, alors qu’elles pourraient/souhaiteraient un mode de vie plus autonome. A l'inverse, des personnes, le plus souvent de grande dépendance, sont à la recherche de solutions urgentes d’accueil de jour et/ou de nuit.

Le Gouvernement wallon a approuvé, en 1ère lecture, un projet de décret visant à mettre en place une assurance autonomie. Celle-ci se décline en deux branches : des interventions à domicile, quel que soit l’âge, et, pour les plus de 65 ans aux revenus les plus faibles qui se trouvent en perte d’autonomie, le droit à une allocation forfaitaire, quel que soit le lieu de résidence. Dans sa version actuelle, le texte ne garantit pas que les besoins des personnes handicapées seront rencontrés, ni quantitativement, ni qualitativement.

Unia demande dès lors de procéder à une évaluation antérieure des besoins des personnes en perte d’autonomie, d’adapter en conséquence le nombre d’heures de prestations auquel l’assurance autonomie donne droit, et d’envisager l’élargissement de ces prestations en dehors du domicile, à des domaines qui touchent au projet de vie de la personne (loisirs, activités citoyennes…). Unia attire également l’attention des futurs décideurs politiques sur la nécessité de garantir financièrement la pérennité du dispositif.

Le décret PVF (Decreet houdende de persoonsvolgende financiering voor personen met een handicap), entré en vigueur en Flandre en 2017, vise à offrir aux personnes handicapées la possibilité de choisir leur lieu de vie tout en bénéficiant d'un encadrement adéquat. De nombreux candidats à cette politique de désinstitutionalisation n'ont pas encore pu en bénéficier à ce jour. Demeurer au sein d'institutions semble encore aujourd’hui plus facile que de vivre en dehors.

Unia demande que, conformément aux recommandations du Comité ONU des droits des personnes handicapées et aux exigences de l’article 19 de la Convention ONU (Autonomie de vie et inclusion dans la société), chaque région établisse un plan de désinstitutionalisation répondant aux besoins des personnes handicapées. Ce plan devra formuler des alternatives concrètes et réalistes à la vie en institution. Afin de remédier au déséquilibre, notamment budgétaire, entre les mesures inclusives et celles relevant du renforcement des réponses spécialisées et institutionnelles, Unia demande des mesures supplémentaires soutenant, par différentes formules, les besoins des personnes handicapées désirant vivre de manière autonome sans être séparées des personnes non handicapées (principe de l’inclusion).