Implémentation des compétences transculturelles dans le nouveau curriculum de la formation en soins infirmiers

1 Avril 2016
Domaine d'action: Biens et services

Etant donné la diversité croissante des patients, il devient de plus en plus important pour les professionnels de la santé de comprendre les facteurs sociaux et culturels qui influencent leur santé et leur prise en charge. Pour offrir une prise en charge médicale centrée sur le patient, ils doivent désormais avoir une « compétence transculturelle », c’est-à-dire qu’ils doivent disposer de connaissances et de techniques appropriées afin d’être en mesure d’adapter leur comportement à leur patient.

Compte tenu des nouveaux défis soulevés ci-dessus, des différents avis émanant de la profession d’infirmier et des constats du Groupe de travail CARE, Unia s’adresse aux Ministres compétents. Il leur suggère d’introduire des compétences transculturelles dans les futurs modules de formation. Cette recommandation se base sur les compétences exigées dans l’article 31 et en particulier au paragraphe 7 de la directive européenne 2013/555/UE qui concordent avec le référentiel de compétences proposé par le Conseil Fédéral de l’Art Infirmier (CFAI) et l’Académie de Recherche et d’Enseignement supérieur l’ARES.

Concrètement, il s’agit d’incorporer des cours sur les compétences transculturelles de manière progressive dans le curriculum infirmier et dans une approche pratique (stage-exercices pratiques). Ces nouveaux cours devraient permettre aux futurs étudiants de :

  • Comprendre l’impact de la culture sur la relation de soin.
  • Identifier et agir sur les processus de catégorisation et les biais propres à la rencontre interculturelle (ethnocentrisme, stéréotypes, préjugés, représentations).
  • Connaitre les facteurs culturels importants à prendre en considération lors de la prise en charge du patient.
  • Développer des ressources et des outils dans les situations interculturelles.

Pour Unia, les cours relatifs aux compétences transculturelles doivent permettre aux étudiants d’identifier les freins à la communication entre le personnel soignant et les patients. Cela nécessite la prise en compte des référents culturels de l’autre et de ses représentations de la relation soignant-soigné, de la santé et de la maladie mais également une prise de conscience de la part du personnel soignant de ses propres stéréotypes et de ses propres référents culturels.

En outre, ces cours devraient amener les futurs professionnels à comprendre qu’à la dimension culturelle s’ajoute, la plupart du temps, des déterminants socio-économiques et dans certains cas un parcours migratoire spécifique. Ces éléments joueront également un rôle essentiel dans l’attitude des patients face à leur maladie, aux soins et au corps médical.