Vacances en train? Pas pour tous.

13 Juillet 2011
Critère de discrimination: Handicap

Les trains handicapés ont toujours un retard probable de 24 heures
C'est par courrier adressé au Conseil Supérieur National des Personnes Handicapées (CSNPH) que la SNCB a répondu à l'action organisée le 3 décembre dernier à la gare centrale de Bruxelles par le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, le CSNPH et plusieurs partenaires associatifs.

Pour rappel, cette action de sensibilisation portait sur le délai de 24h imposé aux personnes handicapées pour réserver leur billet de train et obtenir une assistance, aussi minime soit-elle. Le Centre rappelait que la possibilité de se déplacer et d'utiliser les transports publics est une condition sine qua non de la participation égale à la société des personnes avec ou sans handicap.

Réponse de la SNCB: Un peu léger!

Dans sa lettre, la SNCB indique que: « dans le contexte actuel, SNCB Mobility ne peut accorder une suite favorable à cette demande ».
Le Centre et le CSNPH estiment la réponse de la SNCB un peu légère! Il y a plus de six mois maintenant que ces derniers ont demandé à la SNCB:

  • d’examiner les différentes possibilités de réduire de manière significative ce délai excessif;
  • de respecter les droits individuels des personnes handicapées, dont le droit de se déplacer, de travailler et de mener une vie sociale, en vertu notamment de la loi antidiscrimination et de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée il y a deux ans.
     

Le Centre et le CSNPH demandaient notamment d’abandonner l’exigence d’un délai unique de 24h ne tenant pas compte des différents besoins des voyageurs à mobilité réduite et d’adapter les exigences de délai aux réalités des différentes gares. Le Conseil d’administration de la SNCB avait informé le Centre au mois de mars de cette année qu’il avait demandé « que soit analysée la possibilité d’assouplir les modalités pour faire appel au service d’assistance ».

Le Centre et le CSNPH s'étonnent donc de ce courrier et constatent qu'à ce jour, aucune proposition concrète n’a été avancée afin d’améliorer cette situation.

Problème d'infrastructure et de mentalité

Rappelons que, si les personnes handicapées ont besoin d’assistance, c'est parce que les infrastructures (gares, quais, trains) de la SNCB ne satisfont pas aux exigences d'accessibilité pour les personnes handicapées et ne peuvent donc pas être utilisées de manière plus autonome.

Par ailleurs, les aménagements des infrastructures ne bénéficient pas uniquement aux personnes avec un handicap, mais également à toute personne se déplaçant plus difficilement (parent avec une poussette, cycliste transportant son vélo, personne blessée, certaines personnes plus âgées…), soit une partie importante de la clientèle de la SNCB.

Le Centre précise également qu'à côté des obstacles liés aux infrastructures, souvent dus à l'absence d'une politique d'accessibilité globale au départ, il reste de nombreuses barrières culturelles et réglementaires à surmonter. Il continue en outre à enregistrer des signalements de défauts d’assistance et ce, même dans le respect des 24h de délai (voir témoignage communiqué commun Centre / Alteo ci-joint).

Le Centre reste à la disposition de la SNCB pour rechercher des solutions constructives, dans un esprit de concertation. Il souligne toutefois que la situation actuelle n'est pas compatible avec les dispositions de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et de la législation antidiscrimination
 

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