Le mécanisme du bouc émissaire

15 Juin 2005
Critère de discrimination: Racisme

Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme est choqué de ce qu’un membre éminent d’un parti politique, dont trois asbl ont été condamnées l’année dernière sur base de la loi antiraciste, a à nouveau utilisé le mécanisme du « bouc émissaire ».

Dans une interview accordée au quotidien néerlandais « Metro », paru ce 15 juin, Filip Dewinter déclare : « Le multiculturalisme, nous a conduit à la multicriminalité ».

L’arrêt de la Cour d’Appel de Gand du 21 avril 2004, prononcé contre les trois asbl du Vlaams Blok, énonce : « La loi du 30 juillet 1981, n’empêche pas que des idées choquantes, inquiétantes et même blessantes soient énoncées par un groupe ou une association (...). La critique et même la critique violente par n’importe quel groupe ou association, et encore plus par un parti politique, est et reste possible. »

L’esprit de cet arrêt signifie que l’on peu par exemple dire qu’il y a proportionnellement plus de criminalité urbaine chez « certains groupes de jeunes » et que ce problème doit être solutionné. Mais, on ne peut répéter continuellement que « tous ces groupes de jeunes » sont des voleurs. Si cela était le cas, il s’agirait de l’utilisation du mécanisme du « bouc émissaire » pour lequel les trois asbl ont justement été condamnées.

Le Centre constate que Filip Dewinter n’a apparemment pas tiré de leçon du jugement de la Cour d’Appel de Gand, puisqu’il continue à utiliser ce mécanisme dans des déclarations publiques.

Le Centre lance un appel à toutes les instances de notre société pour dénoncer de manière catégorique ce type de propos.

Par ailleurs, les déclarations de Filip Dewinter de ce 15 juin pourraient, le cas échéant, servir à étayer des actions ultérieures de la part du Centre.

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