Jugement Reynouard et Verbeke

19 Juin 2008
Critère de discrimination: Racisme

Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme se félicite du jugement rendu, ce jeudi 19 juin, pour infraction à la loi antinégationniste de 1995, par le tribunal correctionnel de Bruxelles à l’encontre de MM. Vincent Reynouard et Siegfried Verbeke.

L’un et l’autre ont été condamnés à un an de prison ferme, à 24.789,35 euros d’amende et au remboursement des frais de justice du Centre pour l’égalité des chances, qui s’était constitué partie civile dans ce procès.

En outre, les droits civils et politiques de Siegfried Verbeke ont été suspendus pour une période de 10 ans. Vincent Reynouard a évité cette peine car il est de nationalité française. Le juge a ordonné l’arrestation immédiate des deux inculpés. Absents à l’audience, celle-ci n’a pu être effectuée.

Le juge a justifié cette condamnation sévère pour plusieurs motifs: la récidive, puisque MM. Reynouard et Verbeke avaient déjà été condamnés pour négationnisme ; la gravité des faits reprochés, ainsi que l’ampleur de la propagande (des brochures et des tracts avec une large diffusion).

Le groupe VHO dirigé par Vincent Reynouard et Siegfried Verbeke s’était spécialisé, depuis sa création en 1984, dans la diffusion de brochures et de tracts niant le génocide commis par le régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale. La propagande de VHO n’avait en réalité qu’un but : réhabiliter le régime raciste hitlérien. Les liens des dirigeants de VHO avec des mouvements et publications de l’extrême-droite raciste sont par ailleurs nombreux.

Pour Edouard Delruelle, directeur francophone du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, « le jugement rendu par la justice contre Vincent Reynouard et Siegfried Verbeke est un signal fort. Il est clairement motivé, et sévère à sa juste valeur.. Il montre l’utilité de cette loi parfois contestée », rappelant que « le négationnisme n’a rien à voir avec la liberté d’expression, et encore moins la recherche scientifique, mais relève d’une forme insidieuse d’antisémitisme dont la société doit se protéger »

Edouard Delruelle a également rappelé que ce n’était pas la première fois que le Centre intentait (et gagnait) des procès contre des négationnistes, et qu’il le ferait chaque fois que cela est nécessaire, précisant que « les actions judiciaires que nous entamons visent toutes les formes de négationnisme incriminées par la loi de 95, celles d’extrême-droite comme les autres, et quels qu’en soient les supports (écrits, injures, site web, etc.) Le Centre restera vigilant pour que le négationnisme soit systématiquement combattu ».

 

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