Dieudonné : le Centre est partie civile

14 Octobre 2015
Critère de discrimination: Racisme

Ce mercredi 14 octobre, Dieudonné Mbala Mbala était cité devant le tribunal correctionnel de Liège pour avoir tenu lors d’un spectacle à Herstal en mars 2012 des propos considérés comme antisémites et négationnistes. Le Centre interfédéral pour l’égalité des chances confirme qu’il s’est constitué partie civile dans ce dossier.

« La loi accorde la plus grande importance à la liberté d’expression. L’humour, en plus d’être essentiel à chaque être humain et chaque société, est un droit», rappelle Patrick Charlier, directeur du Centre. « On ne peut toutefois se retrancher derrière l’argument de l’humour pour justifier des propos de haine envers la communauté juive, ou toute autre communauté. La justice devra donc se pencher sur les intentions réelles de Dieudonné : réaliser un acte humoristique ou inciter à la haine, la discrimination et la violence, ce qui est contraire à la législation antidiscrimination. Il faudra pour cela analyser le contenu des textes, mais aussi le contexte et l’attitude de l’artiste. »

Le Centre rappelle également que sa position a toujours été de ne pas censurer au préalable un spectacle, y compris sur base de propos sanctionnés ou contestés antérieurement. « La censure est la pire forme de prévention. Le dialogue et le débat y sont de loin préférables. Mais il faut aussi d’autres moyens d’action et des possibilités de sanction s’ils échouent ou s’ils ne sont pas possibles. Dans ce cas, Dieudonné a choisi l’antisémitisme comme créneau et certains propos enregistrés lors de ce spectacle incitent, selon nous, clairement à des comportements de haine et de violence envers la communauté juive. »

Plus d’infos :

Chiffres antisémitisme

Campagne Pas de haine sur scène

Articles comparables

7 Mai 2024

Une directive européenne pour mieux protéger les citoyens contre les discriminations

Unia accueille avec enthousiasme l’adoption de la directive relative aux normes applicables aux "organismes pour l'égalité de traitement" par le Conseil de l’Union européenne ce 7 mai, sous la présidence belge. Il s’agit d’une directive majeure dans le contexte politique actuel car elle fixe des standards pour garantir l’indépendance des organes de promotion de l’égalité tels qu’Unia, leur assurer des ressources suffisantes ainsi que renforcer leur mandat et leurs pouvoirs.

19 Mars 2024

Journée contre le racisme 2024 : focus sur le marché du travail

A l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale 2024, Unia dévoile de nouveaux chiffres sur le racisme. En 2023, nous avons ouvert 670 dossiers en lien avec les critères dits raciaux. Près d’un tiers concernent le domaine de l’emploi. Pour faire baisser ce chiffre, Unia plaide pour une politique obligatoire de prévention des discriminations au travail et un renforcement de l’inspection du travail.