L’initiative de ce congrès appartenait à la Nieuw Solidaristisch Alternatief (organisation coupole fondée en 2007 par divers groupements d’extrême-droite). Un concert avait été organisé le 10 octobre 2009 dans l’intention d’attirer un public essentiellement jeune. Entre les performances, divers orateurs ont tenu des discours, dont le coordinateur national de la N-SA aujourd’hui condamné.

Pendant le congrès, il a entre autres déclaré que « …les étrangers abusent de nos filles et les violent » et que « nos travailleurs, jeunes et vieux, sont méprisés et humiliés, que les élites étrangères leur crachent au visage… Et qui accède aux boulots ? Qui touche l’argent? Qui bénéficie des logements sociaux, de l’aide sociale? Qui est traité de manière royale dans notre pays? Les immigrés, les illégaux… »

Le tribunal a estimé que de tels propos contrevenaient à la loi antiracisme et constituaient une incitation à la haine et à la violence envers un groupe, une communauté ou ses membres, en fonction de leur prétendue race, leur couleur de peau, leur ascendance, leur origine nationale ou ethnique. L’homme a été condamné à une amende assortie de 5 années de déchéance du droit d'exercer une fonction publique et à une peine de prison de 3 mois avec sursis.

Le Centre se dit satisfait de ce jugement: « Chacun doit pouvoir s’exprimer de manière critique dans une démocratie mais il y a des limites », a précisé Edouard Delruelle, directeur adjoint du Centre. « Dépeindre systématiquement et arbitrairement les personnes étrangères comme des criminels, c’est évidemment franchir la limite entre la liberté d’expression et l’incitation à la haine. Organiser des concerts pour séduire des jeunes du bien fondé de telles idées est par ailleurs une méthode pour le moins douteuse. »