Condamnation d’anciens policiers des chemins de fer

26 Février 2014
Domaine d'action: Police et justice
Critère de discrimination: Racisme

La motivation raciste est établie pour quatre d’entre eux.

Ce mercredi 26 février 2014, le tribunal correctionnel de Bruxelles a prononcé plusieurs peines à l'encontre de policiers des chemins de fer, prévenus de faits de violence à l’égard de personnes sans abri et de personnes sans papiers.

Le jugement concerne des faits qui se sont déroulés entre le 8 janvier et le 26 novembre 2006. En tout une quinzaine de personnes ont été victimes de traitements dégradants et violents. Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme s’était constitué partie civile contre quatre des agents, considérant que leur comportement par rapport à certaines victimes avait des motivations racistes, ce qui constitue une circonstance aggravante. L’action du Centre a été reconnue recevable et fondée. Le mobile abject a été déclaré établi dans le chef des quatre prévenus, concernant les faits perpétrés à l’encontre de deux des quatre victimes au sujet desquelles le Centre intervenait comme partie civile.

« Le fait que des membres de la Police fédérale se mettent eux-mêmes hors-la-loi est totalement inadmissible », estime Patrick Charlier, directeur adjoint du Centre. « Dans son rapport sur la Belgique, publié cette semaine, le Comité de suivi de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale des Nations Unies souligne que la violence policière à caractère raciste persiste et qu’elle mène rarement à des plaintes et des poursuites. Ce jugement revêt donc une importance particulière : il rappelle non seulement que le racisme et la discrimination sont condamnables et peuvent être sanctionnés, quels qu’en soient les auteurs. Et il montre aussi qu’il reste des efforts importants à fournir en matière de sensibilisation et d’information des forces de l’ordre. Le Centre poursuivra sans relâche cet objectif dans le cadre de ses compétences. »

Certaines initiatives constituent toutefois un signal positif, estime Patrick Charlier, qui cite en exemple le fait qu’à partir d’avril, chaque aspirant agent visitera la caserne Dossin (le musée de l’Holocauste à Malines) et y suivra une formation consacrée aux droits de l’Homme. « Le Centre collabore à la mise en place de cette formation. Il travaille aussi activement à la promotion de l’égalité et de la lutte contre les discriminations au sein de la police fédérale, par le biais d’une convention de formations. La police doit en effet aussi être gardienne des droits de l’Homme ».

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