{Opinion} Les droits LGBTIQ sous pression : Pourquoi nous devons nous lever contre la violence maintenant
- Communiqué de presse
- Orientation sexuelle
La lutte contre les violences à l’égard de personnes en raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre doit constituer une priorité commune à tous les gouvernements, quel que soit le niveau de pouvoir. Unia et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes appellent les responsables politiques à garantir une société sûre dans laquelle tout le monde a le droit de vivre librement, sans craindre d’être agressé.e.
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Anne Salmon
Attachée de presse
Ces derniers mois, nous avons été témoins d’une augmentation inquiétante de la violence envers des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Ces incidents vont de propos haineux sur les réseaux sociaux à des agressions dans l’espace public. Il ne s’agit pas uniquement d’attaques à l’égard de victimes individuelles. Ce sont aussi les valeurs fondamentales de notre société qui sont en danger.
Cet été, Unia, a reçu plusieurs signalements d’hommes piégés via des applications de rencontre. Une personne a même perdu la vie. Ce genre d’attaques ne vise pas uniquement les victimes, mais toute la communauté LGBTIQ. Il s’agit d’actes qui sèment la terreur et l’incertitude auprès de celles et ceux qui s’identifient comme appartenant à cette communauté et craignent d’être les prochaines victimes.
Les chiffres montrent que les dossiers qui concernent l’orientation sexuelle comportent davantage de délits de haine (plus de la moitié des dossiers en 2023) et de discours de haine (plus d’un quart des dossiers) que ceux liés à d’autres caractéristiques protégées.
L’Institut reçoit aussi de plus en plus de signalements de personnes trans qui sont victimes de violences ou de discriminations. Ces chiffres ne représentent toutefois que le sommet de l’iceberg car beaucoup de victimes ne veulent pas ou n’osent pas porter plainte.
Pour inverser cette tendance inquiétante, il est temps de passer à l’action. Nous appelons donc tous les partis politiques et les nouveaux gouvernements à intensifier la lutte contre les délits de haine et les violences à l’égard des personnes LGBTIQ. Il est indispensable de pouvoir identifier les auteurs de ces faits et de prendre des mesures de prévention sur la base de leur profil, d’encourager les victimes à signaler ces délits et de mettre fin au sentiment d’impunité. Des peines alternatives doivent aussi être prévues lorsque les peines classiques n’engendrent pas de changement de comportement.
Soulignons également qu’il est urgent d’adapter l’enregistrement du genre conformément à la décision de la Cour constitutionnelle de 2019 et de protéger les droits des personnes intersexes, comme l’ont rappelé plusieurs instances des Nations unies. Les interventions dégradantes non indispensables sur les caractéristiques sexuelles des enfants intersexes doivent être interdites.
La Belgique a été pionnière à l’échelle internationale en matière de droits LGBTIQ. Rappelons-nous fièrement les combats gagnés et continuons à nous engager collectivement pour une société égalitaire pour toutes et tous. Unia et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes se tiennent prêts à assister les responsables politiques dans cette mission.
Lors de la dernière législature, nous pouvons nous féliciter des plans d’action qui ont été élaborés à différents niveaux de pouvoir. Mais leur impact serait bien plus grand si ces initiatives étaient coordonnées au sein d’un plan d’action interfédéral LGBTIQ, un plan élaboré avec les diverses parties prenantes, afin que toutes les personnes concernées aient leur mot à dire. C’est la meilleure façon de garantir une société où chacun et chacune se sentira libre et en sécurité.
Patrick Charlier, directeur d’Unia
Liesbet Stevens, directrice adjointe de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes
Carte blanche publiée sur Lalibre.be le 19/10
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