Unia réagit au rapport FRA sur les discriminations des citoyens européens d’origine nord-africaine et turque

6 Décembre 2017
Domaine d'action: EmploiTous les domaines

Pour établir ce rapport, la FRA a interrogé 25.515 personnes dans les 28 États membres de l'UE. Les résultats pour la Belgique sont basés sur quelques 1.339 interviews. Il s’agit de répondants ayant des racines nord-africaines et turques des première et deuxième générations.

Parmi les personnes d'origine maghrébine et turque qui affirment avoir été victimes de discrimination en Belgique, 1 sur 5 affirme que cela s'est produit lors d’une recherche d’emploi. C’est bien plus que la moyenne européenne qui est de 12%. C'est une des données pointées par Unia dans le deuxième rapport EU MIDIS de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA). Un rapport qui montre aussi que les personnes interrogées savent mieux que dans d'autres pays où ils peuvent se plaindre en cas de discrimination.

C’est un élément intéressant: le rapport montre que 48% des personnes interrogées vivant en Belgique savent qu'elles peuvent contacter Unia lorsqu'elles font l'objet de discriminations, c’est un chiffre supérieur à la moyenne européenne (38%).

Des tests de situation nécessaires

Sur le marché du travail, se voir refuser une opportunité en raison des origines n’est pas acceptable. Parmi les personnes sondées, 40% déclarent que cela s'est produit au cours des cinq dernières années.

Pour faire face à cette problématique, les tests de situation ciblés (ou mystery calls) peuvent jouer un rôle majeur.

À nos yeux, l’outil que sont les tests de situation doit être explicitement mentionné dans le cadre de la législation anti-discrimination. Il ne s’agit pas de mener une chasse aux sorcières mais de contribuer de manière significative à l’objectivation de comportements discriminatoires. Avoir un emploi, ce n’est pas uniquement du travail, c’est aussi être inséré dans la société et y contribuer (Patrick Charlier, directeur d'Unia)

Davantage de harcèlement en Belgique

Une autre différence marquante entre les répondants belges et la moyenne européenne est le vécu en matière de harcèlement en raison de l'origine ethnique ou de l'origine migratoire. Si la moyenne européenne est de 24% de personnes ayant déjà été victime de harcèlement, ce chiffre grimpe à 32% pour la Belgique.

Attachement à la Belgique

Mais Unia peut aussi mettre en avant des données plus positives dans l'étude FRA. Par exemple, plus de 73% des personnes interrogées se sentent fortement attachées à la Belgique, alors que la moyenne européenne est bloquée à 67%.

Le sentiment d’attachement est un pilier fondamental pour se sentir un véritable citoyen